Sur un territoire de 28 hectares, au cœur du 6ème arrondissement de Paris, le quartier Saint Germain des Près regorge d’histoire. Avant d’être un quartier de mode et de luxe, il fut longtemps un centre d’art et de littérature. Découvrez l’histoire fascinante d’un lieu qui est une légende de la culture française et de sa capitale.
Les origines du nom Saint Germain des Près
Avant d’être l’endroit fourmillant de commerces et de café que l’on connait, le quartier de Saint-Germain-des-Près fut un simple bourg, bien loin du luxueux quartier d’aujourd’hui. Son histoire a commencé autour de l’abbaye Saint Vincent, en 543. Le lieu de culte a été fondé par Childebert 1er, fils de Clovis, sur les directives de l’évêque Germain. Le domaine se situait sur la rive gauche de la Seine, sur le territoire actuel des 6ème et 7èmearrondissements.
Ce ne fut alors qu’une toute petite communauté agglomérée autour de l’abbaye Saint-Vincent. Le bourg Saint-Germain était constitué d’environ 600 habitants.
À la mort de l’évêque Germain au 7ème siècle, l’église a été rebaptisée en église Saint Germain des Près. Et ce fut la naissance du quartier Saint Germain des Près, qui se crée autour de l’église.
Un centre du monde littéraire et artistique
Plus tard, vers le milieu du XIXème siècle, le quartier est devenu un haut lieu de rencontre pour les plus grands artistes. Il vu passer ainsi, dans le courant de ce siècle et du suivant, des noms illustres de la culture française : on y a recensé la présence de Margueritte Duras, Jean-Paul Sartre ou encore Simone de Beauvoir. De grands écrivains comme Racine, Balzac, Georges Sand, des peintres tels que Delacroix ou Manet, des cinéastes comme Jean-Luc Godard et Bernard Quentin, l’ont fréquenté et le quartier est devenu un véritable centre du monde littéraire et artistique.
Cette abondance d’artistes a favorisé la promotion et le rayonnement du quartier, mais aussi le commerce local. Ainsi, de grandes maisons d’éditions, dont Gallimard, Le Seuil et Grasset en firent aussi leur siège. Au cours du XXème siècle, on assiste à l’apparition de grands cafés littéraires : les Deux Magots, le Flore et Lipp. Philosophes, artistes, acteurs et musiciens aiment s’y côtoyer et on peut encore les apercevoir dans les petites enseignes du quartier. Lorsque le théâtre est apparu et s’est développé, là encore, cela a entrainé les venues de Samuel Becket, Jean Cocteau, Picasso, Charles Aznavour et bien d’autres encore. Saint Germain des Près est ainsi devenu un quartier super huppé de la région parisienne. Mais c’est aussi le lieu de référence pour les clubs de jazz.
-
Un quartier de mode et de luxe
Après tant d’années d’illustres fréquentations, la popularité de Saint Germain des Près a attiré dans le début des années 1970 une vague de tourisme international. Cela a transformé le quartier de fond en comble et de centre d’art et culture, on est vite (trop vite) passé à la mode et au luxe. Beaucoup de librairies et de grandes maisons d’éditions ont dû fermer leurs portes, pour laisser place aux grandes marques comme Yves Saint Laurent Rive Gauche et Sonia Rykiel. On a ainsi assister à la transformation totale du quartier et nombre de petites boutiques d’antan se sont trouvés colonisées par les grandes enseignes telles que Louis Vuitton, Christian Dior, Cartier… Du point de vue architecture, les bâtiments du XVIIème siècle conservent toujours leurs âmes historiques mais ils sont devenus des magasins de mode et de luxe. Malgrè tout cela Saint-Germain conserve son âme unique et l’on y prend toujours un plaisir très spécial à s’y promener sur les traces de son âge d’or culturel.
Un immense merci pour ce magnifique article qui explore l’art sous un angle tellement rafraîchissant. C’est un bonheur de vous lire !